Portrait GREEN WISH #7 – Cédric Herrou et la première communauté agricole Emmaüs

Digne et humain
Dans la vallée de la Roya entre la France et l’Italie, habite un homme admirable qui cultive des olives et beaucoup d’espoir…
Cédric Herrou 41 ans, est engagé dans l’accueil des migrants à la frontière franco italienne depuis 2015.
Un maraîcher mais surtout un militant hors norme. Il me fait penser à l’Abbé Pierre pour qui la solidarité, l’engagement et la générosité l’animent au quotidien.

Cédric Herrou est devenu une figure médiatique au plus fort de la crise migratoire en 2016. Lunettes rondes sur le nez et mains sculptées par le travail de la terre, ce maraîcher français a accueilli des milliers de migrants dans sa modeste ferme perchée sur la montagne.
Le Temps

Chronologie d’actes héroïques 
Au printemps 2016, Cédric Herrou accueille chez lui  une famille érythréenne, croisée de nuit sur les routes de la vallée de la Roya. Il est ensuite condamné pour « délit de solidarité ».

En mars 2017 il est condamné à une amende par le tribunal correctionnel de Nice pour avoir apporté de l’aide à des migrants.

En août 2017 Cédric Herrou a vu sa peine alourdie il est condamné à quatre mois de prison avec sursis par la cour d’appel d’Aix-en-Provence pour avoir convoyé quelques 200 migrants, principalement érythréens et soudanais, de la frontière italienne jusque chez lui, puis pour avoir organisé un camp d’accueil.

Le 6 juillet 2018, le Conseil Constitutionnel prend acte du principe de fraternité au détriment du «  délit de solidarité », qu’il censure partiellement. Une évolution majeure du droit, traduite dans la loi asile et immigration du 10 septembre 2018 par un article qui exempte de poursuites pénales l’aide apportée dans un but humanitaire.

La Cour de cassation a retenu ce  »principe de fraternité » et annulé en décembre 2018 la condamnation de Cédric Verrou, renvoyant l’affaire devant la cour d’appel de Lyon, qui l’a relaxé en mai 2020.

Juillet 2019 : les terres de Cédric Herrou sont devenues une communauté Emmaüs qui propose ses productions bio en circuit court. Personnes solidaires et sans-papiers y cultivent un avenir commun. L’agriculteur a poursuivi son action dans sa ferme, qu’il a reconvertie en association : la première communauté Emmaüs agricole.

Octobre 2020 : les actualités récentes des intempéries dans la vallée de la Vésubie ont remis Cédric Herrou sur le devant de la scène avec sa vallée massacrée par la tempête Alex. Une nouvelle fois la solidarité animée par cet homme et l’honnêteté face au déni politique et médiatique…

Dans son actualité récente la sortie d’un livre « Change ton monde » que j’espère bien trouver sous le sapin.

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Retour sur l’épisode migratoire
Cela commence en 2011, post printemps arabe. Depuis Vintimille la vallée de la Roya c’est le pas vers la France et la demande d’asile. Passer clandestinement la frontière franco-italienne dans les Alpes-Maritimes pour gagner la France ou le nord de l’Europe.
Cédric accueille des migrants, jusqu’à 80 à la fois, chez lui, sur son terrain en pente, dans un campement en fortune.
Des migrants venus du Nigeria, d’Ethiopie, d’Érythrée fuyant la guerre, la faim ; des femmes enceintes, des jeunes gens, qui se retrouvent bloqués à Vintimille et échouent dans la vallée de la Roya en tentant de passer la frontière Franco-italienne.

La communauté agricole
À Breil-sur-Roya, dans les Alpes-Maritimes, la communauté 100% agricole et paysanne accueille des réfugiés, des demandeurs d’asile, des personnes sans domicile fixe. La production est à la fois vivrière et à destination commerciale.
Le statut OACAS (organisme d’accueil communautaire et d’activités solidaires) a été créé par Emmaüs France en 2010.  Il permet ainsi de donner une activité à des personnes avec ou sans papiers. Les compagnons d’Emmaüs Roya sont nourris, logés, blanchis, perçoivent une allocation de 355 € par mois et cotisent à la Sécurité sociale.

Apprendre l’agriculture, et aller de l’avant. Un vrai échappatoire pour ces personnes en quête d’une nouvelle vie. Des épiceries bio et des AMAP de la vallée achètent leur production. Cédric Herrou effectue trois livraisons chaque semaine. Vivre du maraîchage, c’est le défi que s’est fixé la communauté. Elle aimerait pouvoir prochainement faire de la vente directe et de la transformation de produits.

Humanité, respect, dignité plus que jamais on a besoin de cela et d’exemples à suivre. Cédric Herrou fait partie de ces guides précieux.

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Pour aller plus loin : 

© VALERY HACHE / AFP

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