Coton bio : ode à la transparence

Choc
Il y a 15 jours environ je regardais le dernier Cash Investigation dédié au coton. Ce business incroyable de l’or blanc qui, aux quatre coins de la planète fait travailler et vivre des milliers de personnes…

Un peu avant (même si en ce moment je parle beaucoup de mode éthique mais j’espère que vous appréciez mes dernières interviews  audio ? ) je voulais justement faire un petit bilan de ma consommation « modesque » personnelle à l’approche de la fin d’année… Elle se compte sur mes 10 doigts en gros je crois qu’en 2017 je n’ai acheté qu’un haut à Minorque (made in Bali), une paire de collant Well made in France, un pull le Mont st Michel sur Videdressing, deux robes à la ressourcerie, deux jupes sur une brocante et tout récemment un T-shirt Patine. Moins consommer pour acheter de la qualité : mon credo perdure…

Bref revenons-en à l’émission : à la fin de cette dernière j’étais plutôt révoltée et je me suis une nouvelle fois dit « mais qu’est ce qu’on nous prend pour des moutons ! » on nous fait gober des trucs encore plus gros toujours plus faux. On met des étiquettes vertes sur les fringues pour nous faire croire que c’est respectueux et c’est bien pire ! (Revoir l’émission en replay ici : https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/cash-investigation/)

En fait c’est un peu comme pour l’alimentation et les marques soit disant bio qui vendent du bio d’Espagne ou conditionnent leurs aliments dans des trucs en plastique super nocifs…
Consommateurs il faut vraiment se muer en consomm’acteurs par conséquent tout étudier à la loupe voire même au microscope et interpeller pour poser les bonnes questions.

Moi qui parle très souvent de mode éthique sur mon petit blog (cf mes 28 articles où je mets en avant des marques de mode éthique depuis avril 2014… et mes derniers articles audio) je me suis sentie juste désabusée ; en gros cela veut donc dire que toutes les marques que je cite sont peut être elles aussi victimes des dérives des cultures abusives et des labels bidons comme le BCI (voir plus bas).

–> J’ai donc à présent envie de leur poser cette question : connaissez-vous le sourcing précis de vos matières ? notamment le coton, son process de fabrication du champ au fil puis au tissu…
Je compte donc à présent interroger les marques que j’achète et que je présenterai sur mon blog ; par exemple pour Petit Gang leurs vêtements en coton bio sont labellisés GOTS qui est un label ultra clean pour le coton bio.
Le référentiel GOTS intègre toutes les étapes de transformation textile : la fibre brute doit être certifiée en agriculture biologique et tout le processus de transformation doit respecter des critères environnementaux et sociaux. Je viens d’acheter un Tshirt Patine j’ai également posé la question et Charlotte la fondatrice a gentiment répondu à ma question :

« De notre côté je vous confirme que nous savons d’où vient notre coton.
- nous ne travaillons qu’avec du coton 100% bio (et non BCI), certifié GOTS.
- ce coton pousse en Turquie (région de l’Aegean, un des plus « luxueux » d’Europe : fibres longues et fines). Le fait qu’il vienne de Turquie et non d’Inde par exemple impacte favorablement notre bilan écologique.
- le filateur le transforme en fil au Portugal en réintégrant les résidus habituellement rejetés à l’étape du filage > ces résidus (de coton bio) représentent 40% de la matière finale. Le filateur est certifié GOTS
- enfin ce fil est tricoté en jersey (toujours au Portugal). Notre tricoteur est certifié GOTS
- la suite consiste à couper les pièces de nos tee-shirts dans les rouleaux de jersey. Toute la confection est-elle même certifiée GOTS : la confection, la teinture, l’impression (cela implique des exigences d’environnement de travail, de rémunération, de matériaux utilisés).
Notre objectif est d’arriver un jour à connaitre l’emplacement exact de la culture du coton. Pas possible pour l’instant mais notre filateur y travaille. »

Pour résumer il faut bien distinguer le coton du le coton bio ; le vrai coton bio est en perdition car depuis quelques années est arrivé le coton BCI qui en gros fait la promesse d’aider par d’autres biais les producteurs par conséquent ces mêmes petits producteurs n’hésitent pas à revenir aux bonnes vielles méthodes chimiques pour améliorer le rendement et avoir ainsi la perspective d’une vie plus belle… (bis repetita)

COTONBIO-1

Coton traditionnel versus coton biologique
Le coton conventionnel est la 3e culture consommatrice d’eau de la planète. 5400 à 19000 litres d’eau pour 1 kilo de coton (contre 900 litres pour un kilo de blé). Le Coton dans le monde : 2,5% des surfaces cultivées MAIS 25% des pesticides et 10% des insecticides utilisés dans le monde.

La culture du coton biologique n’utilise pas d’OGM, ni de pesticides et d’engrais chimiques. Elle préserve donc la biodiversité, ravive la qualité du sol et le rend viable sur le long terme.

Le coton biologique est souvent cultivé avec du compost naturel qui remplace les engrais chimiques et les pesticides. Il est sans OGM et la consommation d’eau nécessaire pour sa culture est réduite de moitié par rapport au coton conventionnel. Sa fibre est blanchie à l’eau oxygénée et non au chlore. Les teintures sont réalisées sans métaux lourds ou autres substances cancérigènes.
Plus douce et plus souple, la fibre de coton bio est plus épaisse et anallergique.

Une culture biologique émet jusqu’à 94% de moins d’émissions de gaz à effet de serre (CO2)

Les certifications  du coton bio
GOTS, Eco Cert, tout le détail super bien expliqué sur le site de dressing responsable : https://madeinresponsable.com/2017/06/14/guides-des-labels-textiles/  et sur le site http://www.global-standard.org/fr/

Des exemples français qui vont dans le bon sens
#Vejaprojet ou la transparence et la justesse par Veja : https://www.instagram.com/explore/tags/vejaprojet/

A la fin de l’émission vous avez sûrement pu voir un des fondateurs de Veja Sébastien Kopp qui nous rassure lui au moins sur le coton de ses baskets : en gros la marque connait ses producteurs, se rend fréquemment sur place en Amérique du sud et sur son site comme sur ses réseaux sociaux tout est clairement énoncé.
En 2017, Veja a acheté le kilo de coton bio 3,04€, quand le cours mondial est à 1,73€, soit près de 90% de plus que le prix du marché Ce prix couvre les coûts de production du coton agroécologique et permet aux producteurs de dégager un revenu raisonnable.

En contrepartie la marque a choisi de ne faire aucune pub. Voilà son secret.

Je copie colle un petit mot trouvé sur le Facebook de cette jolie marque pour enfants La queue du chat découverte en faisant mes recherches qui clarifie aussi pas mal de points : https://www.laqueueduchat.com/fr/content/12-coton-bio

« Merci à Élise Lucet et à son équipe de #cashinvestigation pour leur enquête éclairante sur la filière ‘classique’ du coton. La mode éthique et responsable existe. Que ce soit pour la mode enfantine, femme, homme ou même les chaussures, des marques ( dont La Queue du Chat) choisissent des certifications contraignantes ( à l’opposé du droit ‘mou’ décrit dans le reportage) qui vous garantissent des articles éthiques. La Queue du Chat a choisit les certifications GOTS (Global Organic Textile Standard) et FLO (Fairtrade Labelling Organizations). Ces certifications garantissent l’éthique de la filière d’un bout à l’autre, de la graine de coton jusqu à notre stock. Elles portent sur l’éthique environnementale (agriculture et production biologique, consommation d’eau, etc …) ou sociale (salaires supérieurs, protection sociale pour le salarié et sa famille, droit à la formation, etc etc).

Mais ce n’est pas uniquement l’engagement de La Queue du Chat. C’est aussi le credo de chacun des membres de l’équipe, la motivation qui nous porte chaque jour pour vous proposer des vêtements qui sont à la fois beaux et confortables mais surtout dont on peut être fier. Fier de les porter, fier de les produire. Ensemble, par nos choix d’achats, par nos choix de production, nous pouvons rendre notre monde meilleur. L’Équipe de La Queue du Chat. »

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>