Who made my clothes ? Fashion Revolution Day 2015

Triste anniversaire
Il y a un an je livrais ce « selfie » post. C’était la première édition de la fashion révolution mondiale.
Une année tout juste après la catastrophe du Rana Plaza en 2013.
C’est grâce à Stéphanie du bel e-shop responsable Made & More qui a relayé sur son Instagram l’élan de selfie(s) généreux via le compte Fashion Revolution Day que je me suis prise au je jeu.
Mon « je » a aussi pris en pleine face la réalité des drames humains.
Ces hommes et ces femmes qui, planqués dans leurs usines dans des conditions souvent bien trop précaires, fabriquent au péril de leur vie les pièces que nous portons tous les jours….

Comment participer à la campagne ?
Prenez-vous en photo avec une pancarte mentionnant #JEVEUXSAVOIR #WHOMADEMYCLOTHES et diffusez la sur vos réseaux sociaux ; montrez vos étiquettes. Made in China ? Made in Bangladesh ? Osons la transparence pour combattre les lobbys de la surconsommation. Je suis tout de même curieuse de savoir combien de marques vont répondre ouvertement…
Après le Mont St Michel, cette année je porte un top d’une belle marque qui malheureusement n’existe plus Les fées de Bengale

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Mon engagement 
Ce Fashion Revolution Day a créé une sorte de déclic et m’a aidé dans ma quête de transparence à tous les niveaux.
En avril dernier j’avais déjà en tête de quitter la frénésie de la vie parisienne, la multiplication des boutiques du boulevard Haussman à deux pas de chez moi, l’achat futile, la surconsommation pour être une jeune femme super active au top de la coquetterie.
Je voulais voyager et prendre le temps de vivre au rythme de la planète.
Parallèlement la ligne éditoriale de mon blog a pris un tournant avec des articles plus concrets vous présentant des marques de mode éthique et engagées ; s’en est suivie la création de la catégorie GREENWISH - Une rubrique positive qui a pour but de vous présenter de belles initiatives liées aux enjeux environnementaux.
Mon voyage m’a ensuite beaucoup appris – j’ai côtoyé des hommes et des femmes qui savent tisser, coudre une babouche, vendre humblement le fruit de leur artisanat ou cultiver un potager bio sans les moyens financiers qui vont avec.
Ce recul m’a permis d’appréhender une philosophie de vie basée sur le concret, j’ai décidé d’être un colibris et c’est ce message que je souhaite véhiculer sur mon blog.

Consommer responsable, c’est un tout. Que ce soit pour les fringues ou dans la vie quotidienne il s’agit de privilégier les productions locales et de valoriser l’humain.

 

Paradoxe
Vous me direz ok je n’ai pas le budget pour porter des marques éthiques car oui c’est souvent plus cher. On paie la main d’oeuvre, la petite production, la qualité, la démarche responsable…
En Asie ou au Maroc  j’ai pu m’offrir des pièces incroyables pour quelques euros. Là où le savoir-faire est entier et ancestral il est aussi de plus en plus concurrencé par le made in China dans les night bazar notamment – sans parler des contrefaçons qui envahissent ces pays en voie de développement et mettent en péril les métiers d’art et les conditions dans lesquelles les ouvriers travaillent pour fabriquer les vêtements.

 

Ce qui a changé dans ma consommation
J’ai pris le parti d’une mouvance progressive, de me documenter, d’essayer de comprendre les enjeux sans pour autant être moralisatrice ou prescriptrice d’un mouvement de pensée…

J’achète beaucoup moins de vêtements,  je vends beaucoup de mes habits en ligne et je regarde systématiquement l’étiquette, la composition… comme pour les fruits en supermarché… je me pose la question de la provenance.
C’est toujours dur de se raisonner, de ne pas craquer. Je ne dis pas que je n’achète plus rien chez la fast fashion H&M ou Zara mais cela devient rare. Je préfère la seconde main, le made in France quitte à attendre les soldes pour m’offrir de belles marques éthiques.
(Attention il y a toujours des nuances. Ekyog par exemple qui se veut très responsable abuse clairement du rythme de travail des vendeuses en magasin pour avoir discuter avec une personne qui a bossé dans une boutique parisienne de la marque… bref il faut aller loin dans l’investigation parfois pour ne pas tomber dans le greenwashing… On se souvient aussi de H&M et du spécial investigation sur Canal qui avait fait couler beaucoup d’encre !)

 

Rejoindre le mouvement
Pour conclure je vous invite à vous exprimer, à votre échelle, à vous documenter, à en parler autour de vous et à partager les belles initiatives sur les réseaux sociaux.
En 2015 on ne peut plus laisser des gens mourir pour nous permettre de porter un T-shirt en coton qui coûte 50 centimes à la confection et qu’on nous revend 30 euros voire plus !

Mon souhait est ici de continuer à partager les actions qui vont dans le sens d’un mouvement collectif, d’un challenge perpétuel pour que demain et à l’approche de 2017 nous prônions haut et fort la consommation raisonnée et le respect du genre humain.

 

Pour aller plus loin

 

ASIA_NE3_5489  Tissage en Birmanie

ASIA_NE3_9680Confection de tapis au Laos

5 Comments Who made my clothes ? Fashion Revolution Day 2015

  1. Aurore

    Ma réflexion dans ce domaine va tellement loin que je me refuse à acheter neuf des vêtements de grossesse… je trouve terrible de consommer pour 9 mois même si j’ai envie de me sentir bien et belle !
    C’est donc en vide-dressing que je m’équipe et j’essaye de les revendre au fur et à mesure de ma prise de poids pour que ça serve à d’autres.
    C’est aussi pour ça que j’ai voulu me lancer dans la couture de vêtements, mais mon gros gros problème du moment, c’est trouver du tissu qui ne soit pas made in china dans des conditions déplorables pour celles et ceux qui en ont fait le tissage, la teinture… C’est opaque, je ne trouve jamais le bout de la chaîne… Pour le moment, je n’ai que 2 tissus dont je sois sûre… Quel accompagnement pour nous qui sommes tous petits ?
    Je veux aussi devenir un colibris, mais pas ici car je suffoque à Paris… et je veux transmettre mon enthousiasme, mon énergie et non mon abnégation.
    Très bel article en tous cas !

  2. Mademoisellevi

    Je me renseigne souvent sur les vêtements que j’achète, ça m’attriste de sa voir les conditions dans lesquelles ils travaillent + vivent pour créer les vêtements que je porte ! Mais c’est tellement cher de consommer green, de consommer des vêtements où des règles de sécurité etc sont respectées…. On est pris entre deux sièges et c’est vraiment dommage …

  3. Emma

    je suis d’accord c’est pour ça qu’il fait privilégier le seconde main »  » si on peut et dénicher tous les bons plans de mode éthique… parfois de petites marques inconnues fabriquent made in france ça demande de l’investigation …

  4. Mag

    Bravo Emma pour cet article. On a souvent tendance à oublier le cout humain caché de la mode. En revenant de tour du monde et après avoir pu observer les conséquences de notre société de consommation mais aussi le savoir ancestral de certains artisans, mon ami et moi avons cherché à nous vêtir responsablement. Et effectivement, nous nous sommes vite rendu compte que ce n’était pas facile. Pour pouvoir proposer un shopping alternatif, plus éthique, nous avons lancer notre propre site: http://www.natifs.fr. On peut y trouver des accessoires avec une histoire, qui soutiennent une culture ancestrale, défendent un mode de production équitable ou encouragent un réel projet social.
    Nous espérons ainsi faire réfléchir et redonner de l’importance à l’acte d’achat.

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