Portrait GREEN WISH #2 – Maurice Chaudière

Expérimentateur
J’ai entendu son nom pour la première fois au Maroc.
Lors de notre roadtrip nous nous sommes arrêtés non loin de Meknès dans un petit village près de Kermet Ben Salem ; un havre de paix où vivent des gens de la terre et qui, avec l’aide de Terre et Humanisme Maroc ont créé un rucher école.
Un lieu de vie, de formations autour de l’apiculture, des techniques et des partages de savoirs.
(Relire ici mon interview à la fondation Melvita qui a soutenu le projet).

C’est donc en discutant avec Aziz un agriculteur / apiculteur / testeur et… passionné que j’ai entendu parler de lui.
Maurice Chaudière est lui aussi expérimentateur, chercheur, greffeur, spécialiste des ruches car éternel amoureux des abeilles.
Né en 1928 à Staouéli, près d’Alger il a poursuivi à son arrivée en France son métier de conseiller technique d’arts plastiques au ministère de la Jeunesse et des Sports, en parallèle il est apiculteur, sculpteur et céramiste.

Et ce qui m’a frappé c’est qu’Aziz est comme lui : un expérimentateur qui greffe des plants de pistachiers dans son jardin et qui a bien évidemment rencontré Maurice lors d’un échange entre apiculteurs et qui reproduit ses techniques dans son propre terrain. Il fait des tests, des expériences et apprend comme son maître à penser, de ces essais parfois fructueux.

 

La ruche extensible ou l’apiculture alternative
Maurice a développé toute une méthode autour de la ruche extensible.
C’est bien avant l’apparition en Europe du Varroa (un acarien qui se reproduit sur le couvain des abeilles), que Maurice Chaudière conçoit en 1950 en Algérie, sa première ruche extensible.
En s’inspirant des ruches traditionnelles à développement horizontal d’Afrique du Nord, il construit ses premières ruches en utilisant des cadres langstroth dont il élargit les bords à l’aide d’inter-cadres en bois.

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Une ruche optimisée en bois d’essence locale principalement le Cèdre et le Châtaignier, sans caisse ni plateau et non traitée… un vrai concept simple et écologique.
Les cadres jointifs forment la caisse, la ruche. Avec une cloison perforée pour que les abeilles rentrent. Plus on rajoute des cadres, plus la ruche est grande on peut d’ailleurs aller jusque 22 cadres.
Apiculture simple, ruche jolie, même les amateurs peuvent se lancer grâce à ce concept de ruche extensible.
Un film recouvre tous les cadres puis un iolsant thermique pour que les abeilles soient bien au chaud
Sans oublier le toit. On ne dérange ni refroidit les abeilles. De plus les parasites ne peuvent se reproduire.

On récolte le miel vierge, une cire mangeable… on peut même manger le miel en rayon…
Un vrai luxe car aucune altération.

 

La forêt fruitière
Dans son ouvrage éponyme sorti en 2008 Maurice Chaudière nous explique comment il ne cesse de greffer des arbres sauvages pour recréer un nouvel Éden.
La greffe sauvage. Il cherche un écotype (« une plante qui a poussé dans un milieu déterminé et que l’homme n’a jamais modifié ») qui va pousser dans un écosystème.
Je vous invite si vous avez du temps à regarder cette vidéo certes un peu longue, pour mieux comprendre son dessein.

Certes cela peut paraitre assez complexe mais je crois en fait que tout cela fait écho à l’expérience, l’école de la vie celle qu’on apprend au fil des techniques et des rencontres en permaculture, en maraichage ou lors d’échange de savoirs ou de discussions.

La passion. Ce regard sur la nature sauvage et la culture…
Maurice Chaudière en est un parfait exemple, un distilleur de savoirs, un passionné passionnant.

 

Pour aller plus loin

maurice chaudiere

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