Les mains brunies

Carnet green
J’ai dévoré le roman de Thomas Vinau  « Ici ça va ». J’ai illico commandé « Nos cheveux blanchiront avec nos yeux » et « La part des nuages ».
Son écriture me berce et m’apaise. Sa poésie fait éclore les émotions. Son talent de jardinier ratisse les boules au ventre que l’on pourrait voir germer.

Ici ça va… On devrait toujours commencer ses phrases par cette tournure écrit-il. C’est d’ailleurs comme ça que Thomas Vinau les commence.
Cela rassure, cela conforte.
J’ai adoré ce car avec des mots simples il conte une vie douce à la campagne.
Je m’y suis un peu retrouvée.
Ce grand écart Paris Nantes la vie en province.
Cela m’avait tellement manqué.
J’ai grandi dans une ferme – je crois que dans mes années d’adolescente j’avais honte de dire que mon père était agriculteur et plus je prends de l’âge plus j’en suis fière.
Fière de ces valeurs, fière de ce rapport à l’autre, fière de mon éducation et de mes racines j’ai eu beaucoup de chance.
Dans cette nouvelle vie proche de la nature je plante, je jardine et c’est là dans le train qui me mène à Paris revoir mes amies que je souris car mes mains sont bronzées et quelque peu éraflées.
Prendre la binette, arracher les mauvaises herbes, parler aux jardinières et essayer de soigner les différentes espèces qui peuplent mon dehors.
Je sais que le bonheur c’est égoïste ça pend au nez et ça peut très vite s’arrêter alors je prends, j’amasse et je sème.
Parfois un peu de nostalgie m’envahit – l’autre jour quand je regardais mon père dans mon  justement  et ses cheveux blancs son grand corps qui me rappelle celui de son père mon grand-père je me disais que cela passe tellement trop vite.
J’aimerai mettre en bocal ces instants, prendre des photos refaire des albums, légender tous les sourires de mes proches.

J’ai tellement envie qu’ils soient heureux je crois que si je devais faire une thérapie je raconterai cela en premier : je m’inquiète toujours trop pour les autres je veux faire plaisir aux autres ; apporter les petites attentions les surprises et même quand je dis stop pense à toi d’abord je suis happée par une autre voix qui me dit ils comptent sur toi…
C’est ça la psychologie positive ce truc qu’on nous rabâche en ce moment sans cesse.
Pensez à soi, bien manger et vivre le présent.

Pour moi le présent c’est être assise au milieu de la pelouse en sentant la présence rassurante de celui que j’aime ; voir que des escargots ont laissé leur trace de bave sur mes rosiers et me marrer.
Ma thérapie c’est lire de beaux livres comme ceux de Thomas Vinau.
Trouver moi aussi l’inspiration au fond du jardin et essayer de vous livrer régulièrement des nouvelles qui émanent fraîchement de mon potager…

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