GREEN WISH – L’agriculture urbaine : initiatives et perspectives

Même si je suis vraiment heureuse d’avoir quitté la frénésie parisienne pour la province où j’ai installé mon petit potager depuis presque 3 ans déjà, je reste admirative des démarches toujours plus nombreuses et de la solidarité des habitants des quartiers pour fleurir les villes ou encore développer une agriculture citadine durable et innovante : celle de demain plus raisonnée et moins polluée !

Aux quatre coins de la France fleurissent les initiatives d’agriculture urbaine ou des pratiques maraîchères issues de la transition : cela passe par l’aménagement des toits, des jardins collectifs ou partagés, des bombes à graines jetées ici et là sur les friches industrielles, des regroupements d’associations pour mieux consommer (Amap et autres) mais aussi d’amener le vert dans l’entreprise avec la mise à disposition d’espaces, de carrés potagers, de sensibilisations et d’animations pour retrouver ce plaisir certain de mettre les mains dans la terre et de prendre le temps de faire pousser diverses végétations.

L’agriculture urbaine a cette vertu de reconnecter les citadins à la nature, à la Terre
Apparu à la fin des années 1990 en France, le jardin partagé est décrit comme le nouvel espace vert en vogue manifestant un attachement à l’environnement ainsi qu’un désir de loisir, de convivialité et d’implication citoyenne dans la gestion d’espaces urbains. Son essor dans les villes françaises est largement favorisé par les municipalités qui mettent à disposition des associations des terrains, notamment des friches et des parcelles au sein de l’habitat.

J’aimerai dans ce post de vous présenter de beaux exemples français, à Paris, en région, à dans ma ville et à la fin de l’article quelques pistes de lecture pour continuer la découverte.

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 1m² en agriculture urbaine peut produire 20 kg de nourriture par an –  Source FAO.

L’agriculture urbaine connaît en France, depuis environ dix ans, un essor continu
Ce préambule de la 4ème édition des journées nationales de l’Agriculture urbaine (qui se sont déroulées à Lyon en juin dernier ) pose le socle de l’émergence de ces nouvelles pratiques urbaines.

« Portée essentiellement à l’origine par des citadins souhaitant végétaliser la ville, l’agriculture urbaine tend à se professionnaliser avec l’emploi d’animateurs dans les associations, la création d’entreprises diverses et variées dans ce domaine, et la diversification d’activités au sein d’entreprises de l’horticulture et du paysage. Signe des temps,  l’agriculture urbaine s’institutionnalise également avec de nombreuses collectivités qui rejoignent et accompagnent le mouvement : alimenter les villes de demain, préserver le foncier agricole et assurer la bonne santé de ses habitants sont de véritables enjeux pour elles. Alors qu’hier l’agriculture urbaine était présente dans nos villes ou encore dans sa périphérie, comment renouer le lien et faire revenir les formes agricoles sous toutes ses formes dans notre monde urbain moderne ? »

L’agriculture urbaine interpelle, passionne, créé des emplois, des élans de solidarité et surtout du lien social.
Elle s’inscrit dans la mouvance de notre société, des stratégies de planification urbaine, celles d’aujourd’hui et des défis green de demain !

Est-il besoin de rappeler que les villes engloutissent 75 % des ressources de la planète et que la population urbaine devrait doubler d’ici 2050 ?

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Les 48 heures de l’agriculture urbaine 
En mars dernier et ce dans plus de 10 métropoles françaises ont eu lieu diverses manifestations avec pour objectif de végétaliser les villes.
Cette première édition des 48H de l’Agriculture Urbaine a incité à passer à l’action lors d’un week-end convivial et animé et a lancé avec brio la saison de jardinage en ville !
A l’initiative de cette manifestation le collectif la Sauge une association super active et engagée dans l’agriculture urbaine !  Des personnes motivées à suivre de près amis citadins car depuis, de nombreux projets ont éclos dont une ferme urbaine très chouette sur le canal de l’Ourcq.

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Quand PARIS voit GREEN
A Paris les initiatives sont très nombreuses, la mairie de Paris encourage la démarche, soutenue aussi par de grandes entreprises et les pouvoirs publics qui trouvent un intérêt non anodin à verdir les toits ou les allées de leurs immeubles de travail.
La capitale s’est donnée pour objectif d’atteindre 100 hectares cultivés d’ici 2020, dont une trentaine dédiée à l’agriculture urbaine.

Avec le permis de vegétaliser via le site Végétalisons Paris Anne Hidalgo a fait fort : une vraie communauté s’est installée, de l’entraide, du troc, des bons plans et déjà plus de 1 000 projets engagés.

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C’est via les Parisculteurs que la mairie de Paris lance un appel à projet - 7061 m² dédiés à une ferme urbaine au nord de Paris…   Situé au cœur du projet d’aménagement de ‘Paris Nord-Est’, le toit-terrasse de l’hôtel logistique Chapelle International, spécialement conçu pour accueillir un projet d’agriculture urbaine ambitieux, présente un potentiel exceptionnel. Envie de relever le challenge ? Candidatures ouvertes jusqu’au 16 octobre prochain !

Sans oublier les premiers Trophées de l’Agriculture urbaine qui récompenseront les exploitations en agriculture urbaine parisiennes. Un jury rassemblant des élus et experts en agriculture urbaine désignera 6 lauréats, afin d’encourager la dynamique agricole parisienne. Vous cultivez à Paris ? Postulez jusqu’au 29 septembre 2017 !

 

De belles initiatives citadines

  • Ciel mon radis : un potager dans l’open space : installation, team building, e-shop de quoi révolutionner l’open space et la main verte au travail !
  • PlanteEtmoi : l’application qui facilite la végétalisation de l’espace public pour les villes et les citoyens !
  • Agricool : la culture de fraises en hydroponie dans des containers installés dans les villes… grosse levée de fond récente pour cette start-up ; je reste un peu dubitative sur leur storytelling : les deux fondateurs disent avoir grandi à la campagne sans pesticides… je leur ai demandé sur Twitter les régions en question pas encore de réponse ; attention pas de possibilité de labelliser en bio ces fraises en hydroponie et ces containers peuvent être energivores afin d’alimenter les lampes de cette culture hors sol qui a besoin de pas mal de nutriments….
  • Les Vergers Urbains : née en 2013, l’association propose de participer à la plantation d’arbres fruitiers dans la capitale et ainsi de rendre « la ville comestible ».
  • Toit tout vert : la première serre maraîchère urbaine à vocation commerciale en France.

Et ailleurs ?

  • La Principauté de Monaco - Terre de Monaco  s’est fixée comme mission d’instituer l’agriculture urbaine écologique sur les toits et les alentours des bâtiments de la Principauté, une vraie réussite pour cette start-up créée au printemps 2016. L’organisme propose aux entreprises, aux collectivités mais aussi aux particuliers des contrats de prestation de service et des contrats de sous-location. L’engagement de la start-up est alors de concevoir le potager sur mesure, et de proposer un entretien et des cours tout au long de l’année, pour un coût forfaitaire.
    A découvrir en vidéo ci-dessous :

  • A Lyon : les jardins suspendus de Perrache est une association créée en 2011 qui s’affaire sur les toits de la gare Perrache pour redonner vie aux espaces verts, d’autres initiatives fleurissent un peu partout dans la ville ici et là.
  • L’agriculture urbaine très active aussi à Albi, de nombreuses initiatives soutenues pas la mairie, en savoir plus ici.
  • A Angers, la place du Ralliement est végétalisée durant tout l’été. Comme chaque année depuis 2012, ce sont les vainqueurs de l’édition précédente du concours « Jardin d’expression » qui ont conçu cet immense jardin. Le thème ? « La cuisine cultivée ». Un potager s’installe sur la place au milieu des transats.

 

Le simple fait de cultiver les légumes en ville est aussi en soi une économie énergétique, puisque les légumes ne voyagent que quelques dizaines de kilomètres plutôt que des centaines, voire des milliers. En vendant nos produits directement aux consommateurs et en leur livrant les aliments à divers points de cueillette, nous réduisons de façon drastique l’énergie qui serait utilisée pour l’emballage traditionnel des produits, leur transport, leur réfrigération et leur entreposage dans une épicerie locale. Il y a aussi des économies énergétiques pour les propriétaires des édifices où nous sommes installés. Les coûts de chauffage et de climatisation sont grandement réduits, et par conséquent, la consommation énergétique aussi.
Simon Garneau, gérant des communications et relations publiques des Fermes Lufa – Québec 

Focus sur ma ville : Nantes !

  • La box à Planter : le concept a été inventé à Nantes en 2015 et depuis, la start-up connait un joli succès.
    Chaque mois dans votre boite aux lettres une boîte cartonnée avec cinq sachets de graines, un cahier de conseils, des recettes, une surprise. Les graines sont bio et françaises, les box fabriquées à partir d’éléments recyclés, le livret est quant à lui imprimé à Nantes.
  • Le potager de la cantine du voyage : sur plus de 900 m2, le potager produit tomates, basilics, radis, courgettes, concombres… destinés à composer la “petite salade de la Cantine” juste à coté.
    C’est une des attractions phares de l’île de Nantes et du Voyage à Nantes qui court tout l’été.
    À la conception de cet espace le maraîcher Olivier Durand. Il revalorise de vieilles techniques nantaises modernisées (tel le châssis) qu’il associe à celles croisées lors de ses nombreux voyages légumiers. Véritable défi technique d’agriculture urbaine, ce potager a mobilisé les savoir-faire complémentaires de nombreux acteurs locaux : ingénieur agronome, architectes, constructeurs, producteurs de substrats, spécialistes en irrigation…
  • Une maison de l’agriculture urbaine à Nantes : en réflexion par le Collectif LAB’AU (ECOS, Nantes Ville Comestible, Permaculture 44, Bio-T-Full, Riche Terre). A suivre de près !

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 Pour aller plus loin 

 

J’espère que ce post vous aura plus ?
J’aborderai bientôt les toits végétalisés et les formes des potagers de demain (cultures en buttes ou verticales, jardins hydroponiques etc)…
Outre l’espace, il faut en effet prendre en compte un élément architectural non anodin pour se lancer dans l’agriculture sur les toits des villes : les issues de secours et les infrastructures pour accéder aux toits notamment des anciens immeubles… et 
souvent convaincre un bon nombre d’interlocuteurs avant de pouvoir monter son projet sur les bâtiments existants…

N’hésitez pas à partager en commentaire, les initiatives dans vos villes !

 

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