Maroc : l’échappée belle

Une envie soudaine de vous évader ?
A deux heures et demi d’avion de Paris le dépaysement total s’offre à vous.
Après cinq jours passés au je me devais de vous faire part de mon ressenti pour ma première visite : une gazelle au pays des senteurs et des saveurs.
Voici donc la retranscription de mon façon carnet de blog…

Dès notre arrivée dans la rose (Marrakech), l’invitation au voyage commence.

Un bus nous emmène jusque la médina.
Marrakech attire les convoitises, la preuve en est : de l’aéroport à la vieille ville les constructions ne cessent de voir le jour. La ville nouvelle de Guéliz s’américanise et l’urbanisation grandissante laisse perplexe.

Marrakech marie les couleurs délicieuses : les murs orangés et rosés, le jeu des ombres sur le sol, les djellabas, les cuirs, la luminosité des pigments et les reflets argentés des théières et des bijoux offrent ainsi au regard un panorama incroyable.
Les clichés deviennent soudain plus que réels.

Marrakech offre moult surprises si on se laisse aller au fil des rencontres et des ruelles de la médina.
Laissez donc tomber votre bon vieux Routard et suivez votre instinct.
Perdez-vous dans les souks, laissez-vous emmener par les locaux ou des enfants de retour de l’école vers des quartiers moins fréquentés.
Aborder l’artisanat local différemment : le long travail des tanneurs, les vendeurs d’épices sans oublier les jus d’orange instantanés de la place Jamaâ El Fna …

Posez-vous sur un banc et discutez avec Habib, il habite non loin de Marrakech et boit tranquillement son expresso en regardant les chevaux des calèches pour touristes s’impatienter. Il travaille comme soudeur dans une entreprise et nous montre les vidéos de ses collègues sur son téléphone portable. Il ne parle pas bien français mais nous faisons tous les efforts pour l’aider à comprendre et en échange obtenons de précieux mots de vocabulaire qui viennent enrichir notre lexique arabe !
Un ami le rejoint, il habite Guéliz et a des plans pour des logements. Inch’ Allah quand nous reviendrons nous l’appellerons.

Marrakech vit, Marrakech va vite, Marrakech enivre et peut parfois agacer.
Certains locaux sont en quête perpétuelle de quelques dirhams qui pourront les aider. Ils vivent le tourisme comme du pain béni, sachant que pour subvenir à leurs besoins certains s’improvisent faux guides, d’autres accumulent les courses de taxi ou s’adonnent au troc.

A la tombée de la nuit, les phares des  mobylettes vous éblouissent et les serveurs de la place vous font de l’œil pour venir goûter leurs couscous, tagines, soupes ou autres brochettes. Vous vous en sortez pour 150 DH à deux en mangeant brochettes, légumes grillés avec l’eau pétillante en bouteille indispensable. Nous avons découvert une très bonne adresse* près de la place qui offre un bon tajine de viande avec sauce tomate et oeufs pour un prix plus que raisonnable.

Les chats sont nombreux, ils se plaisent dans la ville et ont élu domicile à chaque coin de rue.

Nous logeons dans un  Riad* tenu par un couple de français.
A peine la porte poussée nous savourons le calme et la tranquillité du lieu comparé à l’agitation de la ville. La terrasse nous permet d’écouter la ville, les appels à la prière, le bruit des moteurs et les négociations en tout genre.

Pour s’échapper de Marrakech nous choisissons Essaouira (Swira) ; ville de pécheurs, bercée par l’atlantique.
La route entre Marrakech et Essaouira est très plaisante, alternant villages typiques, champs d’arganiers et de blé. Une deux voies est en construction qui permettra de relier la ville à Marrakech en une heure contre deux heures et demi actuellement.
Certains marchent, des enfants partent à l’école, d’autres transportent leur récolte à dos d’ânes ; les moissonneuses et les camions à bestiaux s’affairent.

Nous arrivons à Essaouira dans l’après midi, les pécheurs sont déjà rentrés et chacun vend le fruit de sa pêche le long du port et de la Sqala de la Kasbah : sardines, crabes, araignées de mer…

Les mouettes sont les reines de la jetée. Elles survolent les gros bateaux peints avec le bleu d’Essaouira et viennent de temps à autres se poser à la recherche d’une proie idéale.

Le bon plan pour dormir pas cher c’est l’appartement. (Trouvé en parlant avec un gardien de parking). A 200DH la nuit, vous profitez d’un endroit assez grand pour accueillir cinq personnes avec une salle de bains et une cuisine sommaires.

La médina est différente : ordonnée selon les aliments et les objets. A gauche les maraîchers, à droite les épices etc. Ce qui est plaisant c’est que vous pouvez juste regarder ou entrer dans l’échoppe sans être constamment agressés et poussés à l’achat par le commerçant comme à Marrakech.

Au détour d’une ruelle nous rencontrons K, un berbère du désert qui nous emmène découvrir des trésors que nous n’aurions probablement jamais connus sans lui…

La conversation est longue et instructive. Il nous emmène chez Salah.
Salah a 20ans, un sourire franc et tient une véritable caverne d’Ali Baba.
Des épices, des senteurs, des produits aux vertus incroyables se trouvent dans sa boutique.
De la poudre anti-cancer en passant par les remèdes express anti-rhume ou contre les maux divers.
Nous dégustons le thé royal. Un thé au mélange exquis de roses, gingembre, verveine, jujube, anis… En grande amatrice de thé c’est de loin le meilleur que j’ai bu depuis un long moment. K me maquille comme une femme berbère. Il ne lésine pas sur le khôl et me voici soudain devenue quelqu’un d’autre.
Nous allons nous restaurer d’un kebab made in Essaouira dont seul K a le secret (Keftas, Harissa, et une petite sauce qui va bien).

Le lendemain l’appel du port nous fait lever tôt, nous profitions de la plage. Bien qu’un peu froide, je me baigne sans réfléchir en bonne fille du nord que je suis…
Des vendeurs de gâteaux marocains viennent discuter et tentent de nous amadouer en nous faisant goûter cornes de gazelles et macarons. Difficile de résister à la tentation des gâteaux marrons. Sait-on jamais le chocolat marocain aurait-il un pouvoir aphrodisiaque ?

K nous emmène déjeuner dans un café berbère. Le principe est simple : vous achetez le poisson et les légumes et une mama vous cuisine un superbe tajine de poissons. Un vrai régal : les poissons sont des Ibrahim (à la chair tendre et fondante) agrémentés de carottes, pommes de terre, olives, citrons. Quelques fruits et un thé à la menthe finalisent ce savoureux repas. C’est la baraka (le bonheur) !

Nous retournons chez Salah pour chercher nos achats de la veille (un panier rempli d’épices à tajines, tous les ingrédients nécessaires à la réalisation du thé royal ainsi que de l’huile d’argan trois fois moins chère qu’à Paris ; ajoutés à cela du musc et de la vanille qui viendront embaumer notre intérieur).


Nous partageons  à nouveau un bon moment et immortalisons nos rencontres grâce à notre fidèle allié : l’appareil photo.

Un brin d’amertume m’envahit soudain au moment de reprendre la voiture pour regagner Marrakech la trépidante. La gentillesse et le sourire de Khalid et Salah vont assurément me manquer.

Nous regagnons notre Riad pour notre dernière nuit. Un détour par la place animée s’impose et en bons occidentaux que nous sommes nous partons goûter la bière locale en achetant deux bouteilles à l’hôtel du coin. Dans le respect des traditions nous attendons notre retour à l’hôtel pour déguster le breuvage et saluer Naïma et Fatima qui nous ont accueilli royalement dans cet havre de paix.

Nous sommes vendredi : l’heure de la grande prière et du départ a sonné. Un petit détour par les souks, je finalise ma tenue de berbère en achetant un collier (pour la petite anecdote nous nous sommes aussi achetés des bonnets tricotés en laine berbère à Essaouira). Je suis enfin parée à retourner très vite dans l’Atlas en compagnie de K et des siens.

Le retour en France nous ramène à la réalité avec dans la tête de bien jolies images et des souvenirs qui j’espère resteront intacts pour un long moment et ce jusqu’à notre prochain périple.

Une chose est sure, je sais que si la nostalgie me prend soudain, on me concocte un thé royal et me voila aussitôt repartie…

Bonnes adresses :*Riad fantasia
Chez Salah et Abdelhak, 225 souk des épices à Essaouira
Resto tagine viande à Marrakech bon et pas cher : Snack SbaÏ 024-4411-81

©Ne3ko

4 Comments Maroc : l’échappée belle

  1. Nath

    Aaaah comme tout ça me donne envie !
    J’ai jamais été au Maroc en plsu et je reve d’y aller un jour !

  2. Céline

    Bonjour. J’ai goûté le thé royal. Il était délicieux. S’il vous plaît, pouvez-vous me rappeler sa composition? Merci. Salutations.

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